POVERO #03

POVERO #03

Malgré les efforts déployés par la bête afin de se terrer loin de tout, les douze titres laconiques de ce troisième album regorgent d’échos du présent. Un jeu de cache-cache avec le monde en train de se faire. Garder un peu de distance sans ignorer son temps ; jouer en marge sans se mettre à l’écart… Plongées dans des arrangements plus dépouillés, les mélodies désabusées de l’homme orchestre s’affirment plus doucereuses, retenues. Des cuivres voilés aux synthés heurtés, les expérimentations sonores se postent sur des rythmiques assoupies tandis qu’une guitare plus libre vient s’abandonner au vide. Innocence, inquiétude. Rêverie ou torpeur. Peuplant ses mots de toutes les sortes de moutons à cinq pattes, Povero façonne une nouvelle fois sa calme noirceur mélancolique.

L’ALBUM

  1. INTRO POVERO 01:05
  2. IL SE PEUT POVERO 04:39
  3. LA NEF DES FOUS POVERO 03:58
  4. COUREZ POVERO 03:32
  5. LA COURTE ECHELLE POVERO 02:59
  6. L’HOMME DE L’AUTOMNE POVERO 05:08
  7. MOUTONS POVERO 02:31
  8. BELERO POVERO 03:54
  9. MEGALOMNISCIENT POVERO 04:26
  10. PAO POVERO 02:18
  11. NOCTURNE POVERO 03:14
  12. LES MILLIERS POVERO 04:45

CREDITS

Paroles et musiques par POVERO.

Avec les participations de Paolo D. au hautbois et au chant; Giovanna D. à la clarinette. Enregistré entre 2017 et 2019 au studio de La Mouette Métalliques Films à Montpellier, France. Graphisme Papier & Web par Povero & La Mouette Métallique Films.

Merci encore à Maixent D., Julien D. et Benoît P. pour leurs relectures indispensables.

©2020 – Povero & La Mouette Métallique Films

Liste des titres

01 Intro (1:04)

02 Il se peut (4:38)

03 La nef des fous (3:58)

04 Courez (3:32)

05 La Courte Échelle (3:00)

06 L’Homme de l’Automne (5:08)

07 Moutons (2:31)

08 Belero (3:53)

09 Megalomniscient (4:25)

10 Pao (2:18)

11 Nocturne (3:13)

12 Les Milliers (4:45)

Durée Totale (42:29)

TEXTES

IL SE PEUT(4:38)

Il se peut que nos pères, soient bien morts, pour de vrai

Il se peut que nos mères, aient eu bien tort ,de le cacher

Il se dit que nos frères, Ne seront pas, Assez forts

Il se peut même que nos choix ne, valent pas plus que leurs torts

On a vu sur le sable, et leurs efforts, et leurs corps morts

On a su qu’à leurs âges, on y croyait encore

Il se dit que leurs voix errent au fond de nos ports, de nos ports

Il se peut que nos choix ne, reglent plus que leur mort

Il se peut même que nos lois, nient leur sort

Il se peut même que nos choix, nient leur sort

Qui aurait dit qu’ils auraient dû, qui aurait vu qu’ils avaient l’air

Qui aurait cru que nos pères nos mères

Qui aurait cru que nos soeurs nos seuls freres

Qui s’était dit qu’Eldorado pourrait

Qui s’était cru sur un bateau crever

Qui aurait vu, qui aurait pu, qui aurait du l’cacher

Qu’sur la terre comme au ciel, c’est sous la mer qu’on traine

Qui aurait dit qu’ils avaient l’air

Sur la terre comme au ciel sous la mer on m’entraine

Qui aurait dit qu’ils avaient l’air

Qui aurait dit qu’ils auraient dû

Qui aurait dit qu’ils avaient l’air

Qui aurait dit qu’ils avaient tort

Qui aurait dit qu’ils avaient l’air

Qui aurait dit qu’ils avaient l’air

Qui aurait dit qu’ils avaient l’air

Qui aurait dit qu’ils avaient tort

Qui aurait dit qu’ils avaient tort

Qui aurait dit qu’ils avaient tort

Qui aurait dit qu’ils avaient l’air

Qui aurait dit qu’ils avaient tort

Qui aurait dit qu’ils avaient l’or

LA NEF DES FOUS (3:58)

Il y a parmi les fous des capitaines, des séraphins

Qui dorment au son des litanies désespérées des morts

Du confin plat des assassins, les disparus des capitales

Attendent aux portes des murailles qu’on clochesourde leur ripaille

Ils se méfient de nous, du naufrage des fous, tu recules

Il y a même ceux qui espèrent, ceux qui resquillent, à mort

Donnez-nous des capitaines, décapités au chalumeau

Des répugnants tout répudiés, des revenants ravivés

Donnez-nous leurs corps, donnez-nous de l’or

Donnez-nous ces morts qu’on fête et puis qu’on met dehors

Ils s’approchent de nous, notre nef de fous

Il y a même ceux qui espèrent, ceux qui respirent

La nef des fous, des fous

COUREZ (3:32)

Courez, si ça vous chante,

Moi j’en ai plus le temps

Plus jamais

Laissez moi là

Pour que ça rentre

On sait jamais

Le temps

Tranchez, tranchez, tranchez

Si ça vous tente

Moi j’ai plu d’croix

Non, plus jamais

Ça oui ça y est, faut pas qu’on s’mente

C’est plié, plié, plié, plié

Pour longtemps

Et tirez, si ça vous manque

Là, dans le bout de gras, c’est parfait

Et puis laissez-moi là

J’ai gagné, j’ai gagné, pour longtemps

Ah laissez-moi là, Ah laissez-moi là

M’avilir, ma vie libre, ma vie libre, m’avilir, ma vie libre , m’avilir, ma vie libre.

LA COURTE ECHELLE (3:00)

J’suis remonté tout en haut de la courte échelle pour ne plus voir venir, à moi ceux et celles

Qui astiquent mon cas devant l’éternel d’un verbe sournoyant, pioché dans leurs pucelles

Juché bien au sommet du mont des merveilles j’me suis pris à songer sur mes deux oreilles

Ah! L’éternel ébat, l’indépendance pure, ouste répudiation, mallarmant azur

L’impénétrable voix, là, m’a pris par derrière m’a volé dans les poils de son air sévère

D’un zéphyr bien dardé : de mots, de prières m’a sournoyé mon cas selon son réverbère

« Prends garde aux chiens cerbères, méfie-toi de leur ronde, laisse pas chuchoter, aie peur que l’heure gronde;

mille lances émoussées, tuent même une colombe; volerait-elle si haut, couverait-elle dans l’ombre“

D’une aile enclin à rire, je l’ai congédié:comment tomber si bas, quand on parle de si haut !

Car perché comme j’l’étais, à quoi bon me l’ouïre à son frisson d’été, j’ai préféré reluire

Malheur en bas elle a crié, j’aurais pas dû m’faire tendre

Pour un peu chevalier, j’aurais pas dû me prendre

Faut dire que le malheur, l’avait mise en désordre

Que l’onde de ses pleurs donnait envie de mordre

Elle s’appelait marie, elle avait perdu son fils; elle l’appelait chérie, il s’était envolé;

avec un vieux barbue, tout parfumé de myrte;qui aurait convolé, la fleur consacrée

Écourtant ses veuvages avec mes audaces, je lui touche la main à la bonne place

Elle agrippe: « Chéri ! On t’a reconnu ! »Ils se sont tous jetés dans notre intimité

L’une me cognait fort, l’autre me découpait; le troisième fainéant, voulait l’abatage:

Qu’on me truffe sept fois, pour mon air de sage, me disperse en azur au-delà de nos murs

Alors j’y suis monté sur leur grande échelle; tous là ils sont venus avec l’étincelle

ils ont crié : »au feu ! », c’est tout naturel; en finir de mon cas, et la paix éternelle

Est bien sûr revenu monsieur les bons conseils; à foison chuchoter, au fond de mon oreille:

« T’aurais pas dû tu vois, déflorer leur airelle; finis les jeux de doigts et la barbe aux merveilles »

Et là cloué en haut de cette grande échelle, avec plus rien entre moi et les feux du ciel;

« À l’aide ! » Je lui ai crié à l’autre hirondelle: « Jure pas qu’ça t’a déplu, vous êtes tous pareils »

L’HOMME DE L’AUTOMNE (5:08)

Perdu dans sa tête, l’homme de l’automne butte

Contre des parois qui ressassent, ses morceaux de passé,

Ses absences de tact, sa contrefaconde asséchée,

Cousu de larmes blanches tout lui revient où qu’il soit, quoi qu’il tente

Du haut de son amour pour une qui ne s’aimait qu’elle

Songeur éperdu qui caresse les mondes dépassés

Pourvu qu’il y repasse, ow, qu’elle y soit, bien qu’il sache

Qu’elle se fout bien de ses doutes, de l’autre côté de ses hanches

Inutile, peut-être de garder dans sa tête

Certains de ces souvenirs funestes, de ces morsures du passé

De celles qui attisent, puis soudain s’amenuisent

Crevant les yeux du malheureux, brûlant

Butté buttant, sur le néant

MOUTONS (2:31)

Moutons noirs et claudiquant, combattent le monde à contretemps et

Moutons noirs impertinents supportent de forts désagréments

Mouton blanc cache ton flanc, car importuné par tes ailes

Mouton blanc complétement inintéressant

Mouton gris passe sa vie à nourrir ses deux ânes

Mouton gris sans poésie, oscille aussi, du vague à l’âme

Mouton rose frappe ton sang dans de nocturnes métamorphoses et

Mouton rose à de la nuit repoussé son alcôve

Moutons mes moutons, moutons combien sont

Moutons mes moutons, moutons combien sont

Tous ces moutons, tous mes avis, qui en reprend qui s’en dédie

Tous ces hérons, tous mes amis, claquent des dents, au paradis

Lors mouton blanc au lupanar, ou mouton noir à bon escient

Et même rose ou gris naissant, claque des dents oh mon bêlant

Claque des dents mon bêlant, Meuh…

BELERO (3:53)

Ah bel héros, où t’en es mon clown,

Combien tu leur en as mis de notes, sur le tapis coûte que coûte

Ah bel héros t’en as pris pour ton grade mon salop,

À jeter ton lard aux chiens, t’es plus l’gâté du château, hein

Mon bel héro aux yeux vitreux, à la main baladeuse,

À la dent crochu, et au cœur laborieux

Fais le beau,

Lève bien haut

Trois jolis tours et puis s’en va

Ah mon bel héros, t’en as ramassé du caillou

T’en as attrapé des bien gros, dans ta besace mon crapaud

Ah mon héros, mon lutteur, mon faillot, mon frérot

Mon sale type qu’a bien sauté dans l’eau

Allez monte plus haut, monte plus haut, mon héros

Trois jours et puis

Trois jours et puis

Trois jours et puis s’envole.

MEGALOMNISCIENT (4:26)

Tiens ! Bon à rien, fainéant, parasite, ventre mou

Bohémien

Va nu pieds, profiteur, bucolique,

Attaque

Sacrifie, un peu , à la figure imposée

Nom de Dieu

Donne à manger au temps qui passe

J’veux plus, non pas, j’reste là j’avance plus

J’dis jamais c’que j’pense j’voudrais pas passer pour un…

Megalo martyr, Mégalofainéant, Mégalomniscient, Mégalo rien du tout

Megalonarcisse, Mégalonarcisse, Mégalomane

Donne, Donne à manger au temps qu’il faut.

LES MILLIERS (4:45)

Y’a des milliers d’autres choix, pas des milliers d’autres fois

Oh les milliers d’autres voies

Oh les millions

Oh les milliers d’autres temps

Les millions

Oh les milliers d’autres temps

Tant de milliard d’autres champs

Oh les milliards d’autres chants

Et les millions d’errants

Y’a des milliards de raisons

Y’a des milliards de façons

Et des milliards de millions

Et les millions

Et les millions de temps

Et les millions

Et les millions de temps